Phytos La start-up d’état hérisse la FNA
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Pour Antoine Pissier, président de la FNA, « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Fin septembre, la fédération du négoce agricole s’est emportée contre la start-up d’État Peps. Les négociants l’accusent de conseil phytos, « sans même aller sur le terrain », sans numéro d’agrément, et en véhiculant des messages qui viennent « attiser un peu plus la défiance envers la distribution et le monde agricole ».
Peps, plateforme en ligne portée et financée par l’Administration, vise à « accompagner les agriculteurs vers des pratiques économes en produits phytosanitaires ». Peps, qui fonctionne comme une start-up, avec une petite équipe autonome, veut proposer des solutions aux problématiques des agriculteurs, en créant un algorithme qui va leur proposer des pratiques hiérarchisées à partir d’un questionnaire. En résumé, l’agriculteur soumet une problématique, et répond à un questionnaire sur ses pratiques, le contexte de l’exploitation, etc., et l’application lui propose des solutions. Par exemple, sur un problème de maladies, Peps peut être amené à lui proposer des OAD, un allongement de la rotation, des mélanges variétaux…
Peps se base sur des ressources existantes, comme le centre de ressources glyphosate EcophytoPic ou encore les fiches actions CEPP.
« Pas de conseil » pour Peps
La start-up devrait-elle avoir un agrément ? « Nous proposons une sélection de pratiques hiérarchisées, nous ne revendiquons pas de faire du conseil », répond Maud Blanck, experte métier pour Peps, évoquant des réponses « macro » aux problématiques. Antoine Pissier explique : « Le site indique qu’il est demandé à l’agriculteur d’exposer sa problématique, et qu’à partir d’une caractérisation rapide, des solutions plus ou moins complexes vont être apportées, ce qui déjà, pour moi, va difficilement de pair. Ensuite, parmi les sources d’information, il y a les fiches CEPP, or certaines concernent des produits phytosanitaires. Et qui dit préconisation produit, dit agrément. » L’autre point qui coince pour la FNA, c’est le discours : « C’est une mission de service publique, et on retrouve de l’agribashing au niveau distribution, et aussi un peu au niveau des agriculteurs, qu’on infantilise. » Elle demande « la suspension immédiate du site ».
Marion Coisne
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